DES KILOWATTS, T’EN VEUX ? … EN V’ LÀ !

  • Qu’advient-il des opérations militaires en cas de pannes d’Hydro-Québec ?
  • Que se passe-t-il si toutes les génératrices ne peuvent fournir à la demande d’une base militaire ?

Devant la rareté des pannes électriques au Québec, ces questions peuvent paraître accessoires. Néanmoins, une base militaire se doit d’avoir un plan d’action pour de telles circonstances.

Le terme de l’heure dans le monde actuel de l’énergie est sans équivoque la résilience. Plusieurs définitions et contextes encadrent la portée de ce terme1,2. Pour l’UOI, il s’exprime par la capacité à soutenir les opérations militaires en limitant la durée et l’ampleur des interruptions (électricité, gaz, accessibilité et opérabilité des bâtiments). Concrètement, ce sont les ressources matérielles, humaines et les infrastructures immobilières qui rendent cette résilience atteignable. Voici le dernier progrès d’envergure dans cette direction.

Sans nul doute, le projet de remplacement de la turbine de cogénération du bâtiment VC-005 par deux génératrices diesel de 3 MW chacune est un item majeur dans le plan d’action énergétique et le plan de poursuite des activités de l’UOI Valcartier.

Le premier avantage de la nouvelle installation est l’augmentation de la capacité de production. Concrètement, la demande de base se situe autour de 10 MW en fonction de la saison. Conséquemment, moins d’opérations et de services doivent maintenant être interrompus lors de pannes d’Hydro-Québec. Il faut d’ailleurs noter que plusieurs petits groupes électrogènes peuvent aussi fournir de la demande à différents bâtiments en cas de panne (par exemple, centre santé, héliport …).

Qui plus est, l’opérabilité accrue et accélérée de la centrale de production rend davantage possible la participation de la base Valcartier au programme GDP (gestion de pointe) d’Hydro-Québec. En bref, ce programme permet au fournisseur d’électricité de faire appel aux grands clients participants pour délester une portion ou la totalité de leur demande. L’objectif du programme est ainsi de réduire la charge sur les réseaux électriques en situations de froids extrêmes. Évidemment, il y a un avantage au client-participant: un crédit monétaire pour chaque kW délesté.

La problématique de l’ancienne turbine se situait au niveau de l’entretien et des défectuosités dues à … l’inutilisation. Il faut noter qu’une turbine nécessite des cédules d’entretien rigoureux et des cycles de marche fréquents pour éviter des bris dus à l’inutilisation. D’ailleurs, le nombre de composants mécaniques impliqués dans le fonctionnement d’un tel équipement est relativement élevé, ce qui en fait un système plus complexe qu’une génératrice diesel. Qui plus est, la capacité de production électrique maximale réelle était de 3,2 MW, ce qui était en dessous de la valeur nominale de 4 MW du système.

À l’époque, c’était une solution envisageable, puisque la capacité de production était suffisante versus la charge de la garnison, puisque la production de vapeur (cogénération) présentait un avantage compétitif face aux autres solutions et puisque l’utilisation estimée de la turbine était initialement plus élevée. Son fonctionnement était prévu pour être en continu et devait aussi générer des économies. Toutefois, suite à une hausse importante du prix du gaz, son fonctionnement en continu devenait onéreux. De plus, chaque bris/arrêt entraînait des coûts importants. L’équipement fut donc rapidement utilisé seulement pour les cas d’urgence, ce qui était une de ses fonctions premières. La turbine était toutefois vieillissante et commençait à manquer de fiabilité pour les situations d’urgence.

La nouvelle installation est beaucoup plus adaptée au besoin actuel. L’utilisation de 2 groupes électrogènes de 3MW permet une beaucoup plus grande souplesse, facilite les interventions d’entretien et répond mieux aux besoins électriques de la garnison, qui ont augmentés au fil du temps. Les protections ont aussi été améliorés, ce qui contribuera a augmenter la fiabilité du système.

Et vous, quel est votre plan d’action en cas de panne des service s? Assurons des bâtiments et des services fiables !